Les 5 critères pour la restauration des écosystèmes dégradés

– Par Kristoff Leue, CEO Hommes et Terre

Ces derniers temps, nous avons assisté à une avancée indubitable quant à l’attention accordée aux ressources naturelles – la terre, les mers, l’air, les forêts. Que ce soit les grèves estudiatinnes en faveur du climat, les dons massifs lors des feux en Australie et dans la forêt amazonienne, ou le fait que de plus en plus de villes et même de pays déclarent des urgences climatiques, le climat est non seulement au cœur de l’agenda mondial mais également au centre de l’attention publique. C’est un grand pas en avant, mais en même temps nous nous posons des questions par rapport à la manière dont les solutions aux problèmes climatiques et plus spécifiquement à celles liées à la reforestation sont proposées. L’idée de simplement replanter toutes les ressources que l’on a prises de la terre semble être populaire.

La grande muraille verte, The Million Tree challenge, des marques qui plantent un arbre pour chaque achat, des écoles qui organisent des spectacles afin de collecter de l’argent pour planter une forêt au Brésil… Beaucoup d’entreprises et d’institutions font des promesses, et les actions pour planter des arbres sont nombreuses. Cela peut donner l’impression qu’il est simple de planter des arbres et de résoudre les problèmes climatiques. Cela peut donner l’impression que l’on sait déjà comment faire, et que la mise en œuvre n’est qu’une question d’argent.

Au contraire, toutes ces forêts promises soulèvent des questions auxquelles il n’y a pas encore de réponses.
Où va-t-on planter ces arbres ? Comment allons-nous les planter et les protéger ? Quid des droits fonciers ? Même avec la capacité technique et des solutions au niveau des droits fonciers, il y a toujours le défi de l’aspect humain. Il faut convaincre les gens qu’ils doivent s’engager pour ces forêts, qu’ils doivent se les approprier. Comment motiver et engager tous ces gens à planter des arbres et à en prendre soin ?

De plus, il y a aussi la question de la durabilité. On peut très bien planter des millions d’arbres aujourd’hui, mais cela ne signifie pas qu’ils seront toujours là dans quelques années. L’objectif n’est pas réalisé après la restauration forestière : faire en sorte que ces arbres survivent et s’épanouissent est compliqué, surtout dans des écosystèmes dégradés. La simplification de cette problématique peut avoir des effets néfastes. Ignorer cette question complexe témoigne d’une grande naïveté qui risque, ensuite, d’être confirmée et perpétuée par les discours de promesses. Pour assurer une approche réussie, HT met en avant une combinaison de 5 critères : les 5 critères pour une reforestation fructueuse.

Tout d’abord, il faut intervenir à grande échelle.
Secundo, il faut s’attaquer aux causes de la déforestation. Ensuite, il faut s’assurer de l’appropriation des forêts par la communauté locale. Il faut également instaurer la création et la gestion des biens communs. Pour finir, même en faisant des grandes promesses, il est important de toujours rester humble.

“POUR ASSURER UNE APPROCHE RÉUSSIE, HT MET EN AVANT UNE COMBINAISON DE 5 CRITÈRES : LES 5 CONDITIONS D’UNE REFORESTATION FRUCTUEUSE. ”
– Kristoff Leue

Hommes et Terre monitoring

Critère 1: Travailler à grande échelle

 

Afin d’avoir de l’impact, il faut travailler à grande échelle. Il est impossible de restaurer un écosystème dégradé quand on ne restaure la terre que d’un seul village. Dans cette perspective, il est important de développer une capacité efficace, une capacité qui n’existe pas en Afrique de l’Ouest à l’heure actuelle. Il n’y a pas de solutions prêtes à l’emploi, ni des fournisseurs qui offrent ces techniques de restauration contre des conditions conformes au marché. Les techniques dont nous parlons ici sont des outils mécaniques adaptés comme des tracteurs ou des charrues qui peuvent effectuer des travaux de reforestation à grande échelle, des instruments comme des drones qui peuvent faire du monitoring à grande échelle, ou des logiciels pour administrer, suivre et publier les processus de reforestation et de restauration. Tout doit donc être opérationnel en même temps. Tout développer et exécuter simultanément constitue un grand défi pour nous.

C’est pour cette raison que HT
est organisée et gérée en tant qu’entreprise. Cela nous a permis d’obtenir des financements auprès des investisseurs. Faire ce que nous faisons en tant qu’ONG en dépendance totale d’aides et donations serait presque impossible. C’est grâce aux financements des investisseurs que nous continuons à grandir chaque année et que nous avons pu développer notre capacité à travailler à une échelle de plus en plus grande. Les dernières années, il y a eu énormément d’investissements dans la croissance des capacités de HT : nous avons maintenant la capacité de restaurer plus de 15.000 ha par année.

Critère 2: S’attaquer aux causes de la déforestation aujourd’hui, pour assurer la survie des arbres de demain.

 

Sans réfléchir à la question des causes de la déforestation, il n’y aura jamais de solution durable
et les nouveaux arbres plantés ne survivront pas longtemps. Afin d’assurer la survie des arbres demain, il faut s’attaquer aux causes de leur disparition d’hier.

Offrir des alternatives aux comportements actuels
Même si le changement climatique, les sécheresses et des dynamiques naturelles comme l’érosion jouent un rôle dans la dégradation des écosystèmes, les arbres disparaissent davantage à cause des activités humaines. La coupe du bois pour la création des champs ou pour la cuisine, le surpâturage, et l’utilisation des techniques agricoles inadaptées figurent parmi les principales causes de la déforestation. Ce sont des comportements qui sont tous fortement ancrés dans la réalité économique rurale. Si nous voulons transformer ces terres dégradées en forêts durables, nous avons donc besoin d’offrir des alternatives aux gens : des nouvelles manières de pâturage, une autre approche agricole et des habitudes domestiques différentes.

La rentabilité comme condition de base pour des chaines de valeur alternatives
Afin de motiver les gens à changer leurs comportements, il faut que les comportements alternatifs qui sont proposés, soient plus rentables et qu’ils leur rapportent plus d’argent que leurs habitudes actuelles. Sinon la restauration ne sert à rien – les gens retourneraient à leurs anciennes habitudes et les arbres plantés disparaîtraient en quelques années.

C’est pour cette raison que HT
développe des activités économiques dans et autour des forêts, en collaboration avec ses villages partenaires : l’agroforesterie, le pastoralisme, la production d’huile et l’utilisation des biodigesteurs en sont des exemples.

”NOTRE OBJECTIF EST DE DEVENIR BANCABLE POUR 70% ET DE RESTER DÉPENDANT DES PARTENARIATS AVEC LE SECTEUR PUBLIC POUR 30%”
– Kristoff Leue

L’écart entre le marché et un écosystème en voie de réparation
D’une part, il est donc essentiel de faire en sorte que nos forêts soient rentables pour les gens, d’autre part, cela prend des années avant que nos forêts atteignent la productivité que demande le marché et que nos activités économiques donnent des rendements. Nos produits actuels sont loin d’être compétitifs avec les produits d’autres régions plus fertiles. Les écosystèmes dans lesquels nous travaillons sont tellement dégradés qu’il n’est donc pas possible de comp- ter uniquement sur le marché pour financer leur restauration durable.
En même temps, il est tout sauf évident de convaincre nos partenaires de vouloir financer plus que les frais de restauration des hectares ou de la plantation d’arbres.
HT a donc besoin de renforcer ses collaborations avec des partenaires privés et publics au niveau national et international, mais nous sommes convaincus qu’elles peuvent être fructueuses pour les deux parties.
Étape par étape, avec l’augmentation de la productivité de nos forêts, notre objectif est de devenir bancable pour 70 % et de rester dépendant des partenariats avec le secteur public pour 30 % afin de financer les externalités de notre business.

“QUAND ON PARLE DES PLUS GRANDS DÉFIS D’AUJOURD’HUI – LE CHANGEMENT CLIMATIQUE ET LE DÉCLIN DE LA CONFIANCE LES UNS DANS LES AUTRES, JE SUIS CONVAINCU QUE LES SOLUTIONS SONT À TROUVER DANS UN REGARD DIFFÉRENT SUR L’HOMME.”
– Rutger Bregman

Critère 3: L’appropriation des forêts par la communauté.

 

Il est essentiel que les membres des communautés concernées s’approprient la reforestation, et qu’ils ne la considèrent pas comme quelque chose qui se passe autour d’eux, pour eux. C’est seulement par cette appropriation qu’ils vont se sentir concernés et qu’ils vont en prendre soin.

Mais avant de pouvoir se l’approprier, il faut d’abord s’en considérer comme capable, et c’est là que le bât blesse. La conception culturelle de l’humain en Afrique de l’Ouest n’est souvent pas très proactive mais plutôt conditionnée et déterminée par son environnement.
De plus, les conditions de vie dans la région du Sahel font en sorte qu’il y a peu de certitudes et de sécurité dans la vie, ce qui renforce la perception chez les gens qu’ils ne sont pas capables de faire la différence. Cela se manifeste également par un manque de confiance en ses propres capacités, et souvent aussi par une absence d’appropriation. Ceci est souvent renforcé par l’absence de connaissance que les processus de dégradation sont réversibles. De plus, la majorité des projets d’aide au développement fonctionnent sur base de dons, ce qui n’encourage pas les gens à passer à l’action. C’est pour toutes ces raisons que nous voulons encourager la capacité de chacun à agir et montrer l’impact que tout le monde peut avoir.

C’est pour cette raison que HT
stimule l’appropriation de ses actions à travers deux méthodes différentes : le storytelling et une approche systématique basée sur le mérite.

Le Storytelling : une communication en trois phases
Afin de créer des changements au niveau des gens, il est essentiel de communiquer de manière efficace. Nous ne voulons pas simplement changer les choses, nous voulons surtout que la population locale croit en sa capacité de faire la différence. Pour réussir à faire cela, nous organisons notre communication en 3 phases. Tout d’abord, nous voulons faire comprendre l’importance de la reforestation et les manières pour y arriver. Ensuite, nous voulons motiver les gens à s’engager pour réaliser cet objectif. Pour finir, nous voulons les soutenir afin qu’ils passent à l’action.

La compréhension
Afin de créer de la compréhension, l’enseignement est élémentaire. Il faut montrer aux gens pourquoi il est important d’agir d’une certaine façon et de s’engager au projet de la reforestation. Nous faisons cela dans les villages à travers l’utilisation de grandes toiles éducatives avec des illustrations dessinées. Ces dessins parlent des services écosystémiques – les choses que la forêt nous donne : l’accès à l’eau, des animaux sauvages, des médicaments traditionnels… L’idée est d’apprendre aux gens que la forêt est « fantastique » et qu’il est donc important d’en prendre soin.

La motivation
Pour ensuite motiver les villageois à vraiment s’engager pour les forêts, nous avons introduit des courts-métrages comiques sur l’Homme Rouge – qui fait tout mal –, et l’Homme Vert – qui montre comment tout doit être fait. Chaque vidéo porte sur un sujet différent, comme le pâturage ou la taille des arbres par exemple. L’Homme Vert est adoré par le village entier tandis que tout le monde se moque de l’Homme Rouge. Les gens aiment ces exemples et aspirent à ressembler à l’Homme Vert. Ces courts-métrages comiques sont donc une approche efficace pour motiver les gens à prendre soin des forêts de la bonne manière.

L’inspiration par le storytelling
La dernière étape de notre communication est le passage à l’action. Afin de pousser les gens à l’action, il faut d’abord les inspirer. C’est pourquoi nous avons créé « La Forêt de Djibril ». Dans ce film, Djibril – le personnage principal –, est un enfant. Et comme beaucoup d’enfants en Afrique aujourd’hui, il ne connaît plus la forêt. C’est une histoire à laquelle tout le monde peut s’identifier. Djibril adore les souvenirs de jeunesse de son grand- père sur la forêt et les lions qui vivaient dedans. Comme Djibril, les enfants dans la région du Sahel ont besoin d’entendre ces souvenirs de leurs grands-parents. Ils ont besoin de savoir que la forêt existait et qu’elle peut toujours exister, et que nous pouvons faire la différence en croyant dans la force de la forêt et de nos propres actions. Djibril croit très fort en son propre pouvoir, en ses propres rêves et ses capacités. En racontant son histoire, nous voulons montrer aux villageois qu’ils ont chacun le pouvoir de faire repousser les forêts et de créer un monde avec plus de possibilités pour eux-mêmes et pour leurs enfants. Nous organisons de nombreuses projections du film pour nos villages partenaires. Ces habitants, en général, ne voient pas beaucoup de films, surtout pas des histoires qui les concernent. C’est magnifique de voir que les gens s’identifient à l’histoire et que cela les émeut et les motive à s’engager pour la reforestation. En montrant le film au plus grand nombre, nous espérons que cette histoire inspirera les gens à s’engager pour une terre verte et durable pour nos enfants et les générations futures.

Les forêts ne poussent pas du jour au lendemain, nous devons agir aujourd’hui, avec une vision pour demain. Pour faire en sorte que les gens passent à l’action, il faut donc un mélange des trois étapes : de la compréhension, de l’inspiration et de la motivation.

Une approche systématique basée sur le mérite
Ce sont non seulement des histoires qui ont la capacité de stimuler une conception plus active de l’être humain. Une approche systématique et transparente, basée sur le mérite, peut également contribuer à cet objectif. Nous voulons montrer que seuls les mérites de chacun déterminent comment et si l’on fait du progrès, car rien n’est « gratuit ».

C’est pourquoi nous faisons énormément de monitoring dans nos villages, pas uniquement pour nos partenaires, mais surtout pour nos villages eux-mêmes. Afin qu’ils se rendent compte de leur impact et de leur capacité à faire la différence, il est primordial pour nous de donner des retours d’activités aux villages et de les tenir au courant des résultats de leur travail. Avec ce feedback systématique, nous voulons leur montrer que c’est grâce à leurs propres mérites que nous avançons dans notre collaboration. Cela compte aussi dans l’autre sens : si jamais la restauration forestière marche moins bien, ce retour va les aider à comprendre la raison pour laquelle cela se passe mal. Sans cette connaissance il est impossible d’avancer. Ainsi il est indispensable pour nous d’être complètement transparent.

Critère 4. Créer et gérer les biens communs.

 

La dégradation des terres au Sahel est un exemple classique de la tragédie des biens communs, où ces derniers souffrent des intérêts privés au court terme (ex. surpâturage).

C’est pour cette raison que HT
veut renforcer la valeur et les bénéfices des biens communs, afin de lutter contre cette compétition interne d’intérêts privés. Ceci est également une condition de base pour la restauration fructueuse du paysage : renforcer l’expérience des biens communs.

La mise à disposition des terres à HT se passe en deux phases : on commence par créer « de la terre commune ».
Avant de commencer une collaboration avec un village, HT demande aux villageois de transformer leur terre privée en bien commun. Ils signent alors un contrat qui déclare que pendant une période de 25 ans, ils ne vont pas réclamer leur terre. Cela veut dire qu’ils ne peuvent donc pas renoncer à leur propriété pendant cette durée. Cet engagement transforme leur terre de facto en bien commun. De cette manière, chaque village crée 250 ha de terres communes. HT ne devient donc pas propriétaire de ces terrains, nous recevons juste le droit de les gérer.

Par la suite, le village peut prendre la décision de mettre ces nouveaux biens communs à la disposition de la collaboration avec HT. Quand le village décide de signer le contrat, le maire est présent dans le rôle d’un témoin qui constate que toutes les familles donnent bien leur accord pour mettre leur terre en commun. Il cosigne alors le contrat pour le confirmer. Afin de faire en sorte que l’accord soit le plus représentatif possible, le contrat est également signé par une dizaine de villageois : la représentante des femmes, le représentant des jeunes, etc. Ils s’engagent tous aux côtés du village pour les obligations décrites dans le contrat.

Après la création des terres communes, nous commençons à gérer ces terres en collaboration avec les villages.
Une fois que les terres du village sont mises en commun et mises à disposition de la collaboration, nous devons commencer à les gérer et éviter qu’elles succombent une deuxième fois à la tragédie des biens communs. Nous faisons cela aussi bien de manière interne que de manière externe.

De manière interne, nous nous basons sur les 8 principes économiques de Elinor Ostrom pour structurer nos collaborations. Nous nous efforçons de les appliquer dans toutes nos actions. De manière externe, nous avons organisé une compétition intervillages afin d’éviter des conflits intravillages. Cette approche permet d’éviter la compétition à l’intérieur des villages et elle motive les différents villages à faire de leur mieux pour tenter de gagner.

Pour déterminer la classification des villages, HT analyse tous les résultats de la restauration forestière dans les villages et les retranscrit dans un rapport sur 1000 points. Une fois par an, les villages sont rassemblés à l’assemblée générale, et ceux avec les meilleurs bulletins reçoivent alors un prix. HT motive fortement cet élément compétitif.

La reforestation comme activité intergénérationnelle
Nous avons remarqué que valoriser l’aspect intergénérationnel facilite la prise de conscience de la forêt comme un bien commun, pour nous et les générations futures. Nous voulons que nos villages partenaires considèrent la forêt comme leur enfant, et qu’ils en prennent soin comme si c’était leur enfant. Car les efforts qu’ils fournissent aujourd’hui, ne sont pas pour eux- mêmes mais pour leurs enfants et les générations qui suivent. La restauration forestière est vraiment une activité intergénérationnelle. La forêt vit encore dans les souvenirs des parents et des grands-parents, et nous voulons faire en sorte qu’elle fasse aussi partie des souvenirs de nos petits-enfants.

En disant que la forêt n’appartient pas qu’à nous, mais qu’elle appartient aussi à la génération suivante, nous avons créé un bien commun dans le temps.

”NOUS VOULONS QUE NOS VILLAGES PARTENAIRES CONSIDÈRENT LA FORÊT COMME LEUR ENFANT, ET QU’ILS EN PRENNENT SOIN COMME SI C’ÉTAIT LEUR ENFANT. CAR LES EFFORTS QU’ILS FONT AU- JOURD’HUI, NE SONT PAS POUR EUX-MÊMES MAIS POUR LEURS ENFANTS ET LES GÉNÉRATIONS QUI SUIVENT.”
– Kristoff Leue

Restaurer des terres desséchées

Critère 5. Rester humble.

 

La restauration des terres dégradées n’est pas quelque chose que l’on fait en une fois. La reforestation n’est pas un processus linéaire, au contraire. C’est un processus qui est parfois lent et souvent itératif. La modestie est donc la seule manière d’éviter la frustration et la déception, parce qu’il est sûr qu’il y aura des difficultés et des revers.

C’est pour cette raison que HT
doit apprendre à vivre avec le fait que l’objectif ne sera jamais complètement réalisé, et que même si la restauration va de mieux en mieux et de plus en plus vite, il faut à chaque fois répéter les mêmes processus. Afin de prévenir la frustration et afin de garder notre esprit ouvert pour des nouvelles perspectives, la modestie est donc l’attitude qui va le mieux avec la reforestation.